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L'aven de la Vache est connu depuis très longtemps étant donnée sa situation proche d'un chemin carrossable. Ses premiers explorateurs furent Jeannel et Racotwitza, l'aven est alors coté -28 m. Il fut ensuite oublié, puis redécouvert vers la fin de la décennie 1970 par l'ESR qui en leva une topographie puis il retomba dans l'oubli... Tant et si bien que lorsqu'il fut à nouveau redécouvert en juin 1986, ses « néo-inventeurs » pensèrent faire de la première. C'est alors que « l'H.A.L.B.A.M » (1) commença à s'acharner, sous le regard dubitatif de son âme damnée (FF), dans le fond d'un méandre bouché par un amas de blocs et de glaise. Tel des « menja-rocs », cet homme et ces compères vont y dégager un trou souffleur et une désobstruction en règle est projetée, mais lors de celle-ci la mèche du perforateur rend l'âme...

Il fallut attendre une nouvelle mèche (et ce fut long !) pour forcer le passage. Ce fut chose faite le 26 octobre 1986, non sans mal, car nous n'y croyions plus. L'obstination qui nous avait poussés venait de payer ! Trois mètres d'étroitures verticales, un joli méandre et nous débouchons dans une belle salle encombrée de blocs. La descente s'effectue maintenant entre les blocs et la paroi, jusqu'à être stoppé par un comblement. Mais tout à fait éphémère car une nouvelle désobstruction entreprise illico va livrer le passage. Le courant d'air est retrouvé, la descente continue... toujours entre les blocs et la paroi.

Tout à coup, plus de blocs ! C'est une belle conduite forcée qui se dessine devant nous. La progression est aisée jusqu'à une nouvelle chatière : les cailloux claquent entre eux, les doigts saignent, et ça passe. Les battements de cœur s'accélèrent, la belle conduite forcée est retrouvée, et la descente se fait en pente raide, quand tout à coup, le sol se dérobe : il faut des cordes. Les explorations vont se poursuivre avec l'espoir de découvrir la galerie qui fuit vers la Tirounère (résurgence du massif).

C'est avec des kits bourrés (hic !) de cordes (hic !) que la descente s'effectue. Le puits est équipé, on pendule, une nouvelle conduite forcée est trouvée, ça descend toujours et c'est même de plus en plus gros ! Plusieurs obstacles sont franchis et la cote -175 , est atteinte dans une petite conduite forcée infectée de glaise gluante. Cet endroit sera le théâtre d'investigations plus qu'infernales : c'est en effet maculé de boue que nous essayons d'élargir l'étroiture à l'aide du perforateur. Plusieurs tirs seront effectués mais c'est finalement une escalade qui permettra de trouver le passage donnant accès à la suite du réseau. Après une brève descente, la conduite forcée est retrouvée et les 6 et 7 décembre 1986, le fond du premier réseau est atteint devant un siphon à la cote -248 , : le record départemental de l'époque est enfin battu !

(1) : Lire  « l'homme à la barre à mine », mieux connu sous le nom de Jacquy.

Description

L'entrée s'effectue par un premier puits de 27 m, on descend ensuite un éboulis au bas duquel on trouve la première étroiture désobstruée (verticale de 3 mètres). Un court méandre donne accès à une jolie salle concrétionnée, au milieu de laquelle on descend dans un éboulis, on progresse en fait dans un conduit encombré d'énormes blocs et ne nécessitant nullement d'agrès. On suit l'éboulis jusqu'à déboucher dans un conduit sain au sol boueux. Après une nouvelle étroiture, on retrouve la conduite forcée qui à cet endroit présente déjà des dimensions raisonnables (2 × 2 mètres). L'inclinaison augmente et on arrive ensuite sur un puits de 10 m dans lequel on doit penduler. L'aven se poursuit au-delà par une nouvelle conduite forcée d'environ 3 mètres de diamètre. Un nouveau rétrécissement lui fait suite,  «La Gluette » au sol glaiseux et incliné, puis on arrive dans une salle déclive. Du nord-est débouche un méandre étroit provenant du puits délaissé qui se continue au sud-ouest par un ressaut de 5 , et un puits de 6 m aux belles dimensions. On arrive là dans une salle où débouchent plusieurs cheminées. Il faut ensuite passer en tyrolienne au-dessus d'un puits de 12 mètres pour accéder à un puits  de 25 m subvertical qui permet d'atteindre encore un rétrécissement surnommé la « Baie aux Cochons » (somptueux endroit pour prendre des bains de boue s'il en est !). Après s'être volontairement ou pas diverti, une escalade de 19 m, nous amène à un puits de 20 m au bas duquel on retrouve la conduite forcée déclive entrecoupée d'un ressaut de 2 m jusqu'au siphon terminal à la côte -248 m.

Hydrologie et géologie

La cavité se développe dans des calcaires d'âge Jurassique supérieur. On dénote trois unités : une partie supérieure  de calcaires massifs dolomitiques jusqu'aux conduites forcées de -80 m qui sont creusées dans des calcaires à chailles, et la partie terminale où l'on retrouve des calcaires massifs bréchiques.

L'aven s'est creusé à la faveur d'accidents de direction nord-sud et tous les affluents reconnus ont généralement  une direction NE-SO.

La majeure partie de l'aven est fossile, on ne rencontre une circulation d'eau temporaire que dans ses parties terminales, ces circulations alimentent les siphons. Il a été constaté une mise en charge du siphon 1 de plus de 8 mètres par rapport au jour de la première. Des stries d'écoulement libre dans la glaise nous permettent d'envisager un désamorçage de ce siphon en période d'étiage.

Commune
Caudiès-de-Fenouillèdes
Fichiers joints

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